Éditions Métailié
Littérature d’autres horizons - NOIR
Parution : 03 octobre 2016
ISBN : 979-10-226-0522-9
512 pages
21 euros
Ce troisième tome des aventures de la police des rennes est passionnant et troublant, le talent de conteur d’histoires d’Olivier Truc se déploie entre suspense, émotion et humour.
Enclos de la Montagne rouge, sud de la Laponie. Sous une pluie torrentielle, les éleveurs procèdent à l’abattage annuel de leurs rennes. Mais dans la boue, on retrouve des ossements humains.
Qui est ce mort dont la tête a disparu ? Son âge va le mettre au centre d’un procès exceptionnel qui oppose forestiers suédois et éleveurs lapons à la Cour suprême de Stockholm : à qui appartiennent les terres ? À ceux qui ont les papiers ou à ceux qui peuvent prouver leur présence originelle ?
Klemet et Nina, de la police des rennes, sont chargés de l’enquête. Ils découvrent une mystérieuse vague de disparition d’ossements et de vestiges sami. Ils croisent des archéologues aux agendas obscurs, mais aussi Petrus, le chef sami à la poursuite des rêves de son père dans les forêts primaires de la Laponie, Bertil l’antiquaire, Justina l’octogénaire et son groupe de marche nordique et de bilbingo.
Les sombres secrets d’une Suède fascinée par l’anthropologie raciale sont distillés sur fond de paysages grandioses et désolés, par des personnages de plus en plus complexes et attachants.
Embarquez pour ce nouveau voyage en terre sami !
Olivier Truc est né à Dax. Journaliste, il vit à Stockholm depuis 1994 où il est le correspondant du Monde. Spécialiste des pays nordiques et baltes, il est aussi documentariste. Il est l’auteur de L’Imposteur, du Dernier Lapon et du Détroit du Loup.
Il a reçu entre autres le prix des lecteurs Quais du Polar et le prix Mystère de la critique pour Le Dernier Lapon.
© Peter Knutson
Entretien avec Olivier Truc à l'occasion de la rencontre entre l'auteur et les lecteurs de Babelio.com, le 11 octobre 2016 pour son roman La Montagne rouge, publié chez Métailié Noir.
Découvrez les 3 premiers chapitres de La Montagne rouge d'Olivier Truc
Les Sami le répètent à l'envi : « Ça va saigner! »
Julie Malaure, Le Point.
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Ce gros roman où l'on progresse tranquillement (...) est absolument dépaysant, passionnant, servi par une écriture parfois poétique.
Jean-Claude Perrier, Le Magazine littéraire.
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Olivier Truc, parvient de nouveau, sans l'ombre d'une redondance, à déclencher la curiosité du lecteur, un appétit de savoir captivant et carrément enthousiasmant.
Cécile Pellerin, ActuaLitté.
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France Culture dans "Paso doble" animé par Tewfik Hakem.
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Entretien par Cécile Rondeau-Arnaud et William Boulay sur Fréquence Protestante dans "Du froid sur les ondes".
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Extrait de la nouvelle Le café de Vivalla, écrite pour la revue Sang-froid.
Pour commander la revue Sang-Froid
Fehmi ne s’était pas attendu à revoir Mubarik vivant. C’était pourtant bien lui, entouré de sa cour, des jeunes du quartier, gamins aux barbes éclaircies, qui l’écoutaient sans broncher.
Le Kurde s’était arrêté devant la vitrine d’une boutique de téléphones mobiles doublée d’un bazar oriental. Les reflets lui permettaient d’observer la scène. Mubarik, sur un fauteuil roulant, châle palestinien rouge enroulé autour du cou, bonnet noir sur les oreilles, gestes amples, visage acéré, regard capteur. Enjôleur. Enrôleur. La rumeur qui depuis des semaines courait le quartier, des escaliers du centre commercial de Vivalla à Facebook, disait donc vrai. Le Somalien était rentré de Syrie se faire soigner aux frais de l’État-providence suédois. Le califat avait ses limites.
Fehmi hésitait. Fallait-il lui dire bonjour ? Faire semblant ? Montrer qu’on n’avait pas peur d’aller vers lui ? Après tout, ils étaient loin du front. Mubarik était assis au café à l’entrée de la galerie commerciale, entouré des siens. Cela lui permettait de contrôler l’entrée du centre commercial. Stratégique. Impossible à éviter. Fehmi était sûr de pouvoir compter sur une poignée de Kurdes qui devaient traîner dans les boutiques alentour si nécessaire. Et Mubarik le savait. Personne ne tenterait rien ouvertement ici, ni un camp ni l’autre.
Gardant un œil sur Mubarik par vitrine interposée, Fehmi appela Meysam.
– Il est là, au café.
– Je te l’avais dit.
– La police n’a pas bougé ?
– Et tu veux qu’elle fasse quoi ?
– Tu veux dire que ce connard s’est vanté d’être allé en Syrie sur Facebook et les flics ne l’ont même pas interrogé ?
– Tu as vu ses derniers posts aussi bien que moi. On le voit porter des sacs dans un camp de réfugiés. De l’humanitaire…
– Mais il est là, et il continue à recruter !
– Tu crois peut-être que les renseignements suédois vont aller chercher des preuves dans les zones tenues par Daech ? Ils font un interrogatoire de principe, monsieur avez-vous exercé des activités terroristes ? Non ? Merci, au revoir monsieur.
– Et toi, tu crois que les Suédois seraient pas contents qu’on fasse le boulot à leur place ?