Adrian, humain 2.0
Laurent Alexandre & David Angevin
Les auteurs du très remarqué Google Démocratie poursuivent leurs recherches sur les conséquences des avancées exponentielles de la technologie sur l'avenir du genre humain.
Une fiction extrêmement documentée qui préfigure l'humanité de demain : Eugénisme latent et immortalité « imminente ».
L’Europe bioconservatrice est devenue un « Jurassic Park » industriel, ruiné par des décennies de crise. Le G2 transhumaniste, Etats-Unis et Chine, écrase l’économie des biotechnologies qui domine le monde.
Adrian, un étudiant de la jeunesse dorée californienne, a un physique d’Apollon et un QI supérieur - il fait partie de la première génération des humains 2.0, « augmentés » par la génétique. Son père, Peter Crawford, maire de Los Angeles, est un des favoris dans la course à l’investiture démocrate.
Pour la jeunesse 2.0, les humains biologiques sont des sous-hommes, des singes à peine dégrossis condamnés à disparaître par l’évolution technologique. Sorte de Dexter à l’ego surdimensionné, Adrian Crawford est un tueur froid qui n’hésite pas à mettre la main à la pâte pour éliminer la racaille « bioluddite ». Au risque de mettre la carrière politique de son père en péril…
Parution : 15 mai 2013
ISBN : 978-2-35021-325-5
334 pages – 14,5 x 19 cm
20 €
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Laurent Alexandre
Chirurgien et neurobiologiste, Laurent Alexandre est le fondateur du site Doctissimo.fr et à la tête d'une société qui propose le décodage personnalisé de notre génome, la plus importante plateforme privée de séquençage ADN en Europe
David Angevin
Ancien journaliste à Rock & Folk et à Télérama, il est l’auteur de plusieurs romans, dont Le maillot à pois du meilleur grimpeur, Boborama ou, en 2009, Dans la peau de Nicolas, fausse autobiographie du président de la République.
Le recul de la mort : Vers une immortalité à brève échéance ?
Conférence de Laurent Alexandre
Filmé à TEDxParis le 6 octobre 2012 à l'Olympia.
Extrait
Le roman prémonitoire qui évoque la France telle qu'elle sera dans quelques années.
Au rythme ou avance la crise économique, et si les émeutes du Trocadéro n'était qu'un simple avant-goût du futur ?
Adrian quitta sa chambre de l’hôtel Ritz déguisé en Français. Une casquette à l’effigie du Paris Saint-Germain, le club de football local, couvrait sa chevelure blonde et soyeuse. Il portait un pantalon en denim bon marché et une chemise aux motifs hasardeux achetés la veille sur les Champs-Élysées. L’ensemble lui donnait l’air d’un manouche en tenue de mariage. Il allait pouvoir se fondre dans la population locale sans attirer les pickpockets qui traquaient sans relâche les touristes américains et chinois.
La France avait été jadis le temple de la mode et de l’élégance. Au temps de sa splendeur, le pays de sa mère rayonnait dans le monde entier. Quarante ans de crise économique avaient effacé des siècles de tradition et de prospérité. Les Parisiennes ne faisaient plus rêver personne. La majorité des Français s’habillaient maintenant sur Internet, où ils achetaient ou troquaient des vêtements H&M d’occasion. La France, c’était devenu « la zone », comme disait Blanche Crawford.
La place Vendôme était baignée de soleil. Malgré l’heure matinale, des centaines de touristes jet-laggés s’agglutinaient déjà devant les vitrines des joailliers. Des flics en civil et en uniforme filtraient l’entrée de la place, en interdisant l’accès aux criminels potentiels. Depuis la chute de la zone euro, seuls les riverains, les touristes et les citoyens imposables avaient accès aux quartiers les plus touristiques de Paris. Plus largement, tout Paris intra-muros était interdit aux chômeurs avec un casier judiciaire. En clair, le message était : sus aux jeunes « nique ta mère » en jogging. Il fallait montrer patte blanche pour circuler dans le musée à ciel ouvert qu’était devenue la capitale. Au départ, ces mesures de sécurité provisoires ne devaient durer que le temps de la crise économique. Tous les Français avaient encore en tête l’apparition surréaliste du Premier ministre Benoît Hamon au journal de vingt heures, annonçant d’une voix blême le mal temporaire de la France : « Mes chers compatriotes, la crise économique sans précédent qui touche l’Europe et notre pays entraîne, vous le savez, des comportements criminels inacceptables. La reprise économique, qui devrait se confirmer doucement au prochain semestre, nous permettra bientôt de reprendre le versement normal des prestations sociales. En attendant, je demande aux Français de s’unir pour combattre le crime et l’anarchie qui gâchent la vie de nos concitoyens, et menacent le secteur économique du tourisme, vital aux finances de la France… »
Bien des années plus tard, les mesures temporaires étaient toujours en vigueur. On parlait à présent de les durcir sérieusement. La chute de la zone euro et la ruine prolongée de l’État-providence avaient transformé Paris en supermarché du crime pour tous les zonards qui vivaient en périphérie. Certains hommes politiques évoquaient le retour de la peine de mort comme seul moyen efficace de calmer les ardeurs de la jeunesse encagoulée, plus violente et nihiliste de génération en génération. La France subsistait grâce aux aides du FMI et de son patrimoine historique. Le gâteau était bien trop petit pour combler la faim de consommer d’une population nourrie au biberon des séries télé américaines.
La presse en parle
«Adrian, humain 2.0», quand l’homme-machine tuera Darwin
par Jean-Christophe Féraud, Libération, le 12 mai 2013.
Des mêmes auteurs : Google démocratie, paru en 2011
2018, ère de la « révolution Internet ». L’Europe est ruinée par une crise économique sans précédent. Aux États-Unis, la science franchit toutes les frontières. Les femmes programment l’ADN de leurs futurs bébés, la chirurgie et la chimie font des miracles tels que l’immortalité n’est plus un rêve, le virtuel prend le pas sur le réel. Dans ce contexte apocalyptique, Google est un raz-de-marée qui renverse tout sur son passage. Tout commence le jour où, à grand renfort de théâtralisation médiatique, le fondateur de Google annonce l’avènement proche de la « singularité », ce moment où l’Intelligence Artificielle a tant appris de nous qu’elle devient sensible ! Sensible au point de prendre en charge notre bonheur ? Un roman qui anticipe, à peine, de possibles expansions de Google, cet ami qui veut tant de bien à l’humanité...